Cette année 2011, j'avais donc comme objectif le Marathon de la Rochelle, le deuxième marathon le plus populaire après celui de la capitale. Programmé fin novembre, ma préparation serait donc axer principalement de septembre à novembre.
J'entame donc cette préparation le 19 septembre pour un plan de 10 semaines avec un objectif de 3h30, les mois de juin juillet et aout furent fournies en séances de VTT ou running donc je ne me fais pas de soucis, j'arrive à cette première semaine de mon plan en plein forme, j'en profite donc pour participer au semi marathon de Rosheim sans objectif au niveau temps, je finis la course tranquille en 1h43. Je monte donc en puissance au fil des premières semaines, de bon augure pour la suite. La 6ème semaine est plus légère, avec trois séances et 35 kms parcourus. La 7ème semaine commençe mal, une séance annulée en raison de douleurs à l'épaule, prémisse d'une fatigue qui couve, j'arrive quand même cette semaine à programmer quatre séances pour 52kms. Les deux semaines qui arrivent sont importantes et je dois monter en kilométrage. Je commence cette semaine 8 par un 15kms en endurance en 1h21, tout va bien. La deuxième est une séance longue, 25 kms donc 20' à allure marathon. Ce matin là je me sens prêt, pas de soucis, le temps est gris, le parcours sera plat, mais dès les premiers kilomètres, une douleur au mollet droit apparait, je pense que ça va passer, mais au bout du 5ème kilo la douleur est intense et me bloque complètement, plus moyen de continuer, il faut que je rentre à pied. L'avenir s'assombrit d'un seul coup et je sais à ce moment la que la suite de ma préparation est compromise et que penser de mon marathon qui se profile dont je viens de boucler l'inscription il y a deux jours. Au soir du 9 novembre, j'ai le moral dans les chaussettes et une élongation au mollet droite qui nécessite dix jours de repos. La reprise est compliquée car je sens que le mollet n'est pas aussi souple, le 18 novembre j'arrive péniblement à courir 3 fois 1km500, m'obligeant à marcher entre, le mollet est dur et douloureux et loin d'être opérationnel, je suis vraiment pessimiste pour la suite et je me donne jusqu'au 23 pour prendre une décision. Il va falloir un miracle. Le 20, je pars pour 10 kms, ça passe mais bon j'ai toujours le mollet dur, et je suis inquiet, le lendemain les sensations sont plutôt bonnes mais il va falloir que je valide le 23 et le 15 kms que j'ai programmé, ça passera ou ça cassera. Ce jour là je pars vraiment tranquille, au fil des kms j'ai toujours peur que la douleur apparaisse à nouveau, la séance se termine ouf !! Les sensations sont moyennes mais le mollet a tenu. Je prends donc la décision de participer au marathon de la Rochelle 2011 et je préviens mes amis chez qui je vais passer le week-end.
Départ le 26 et j'arrive en gare de La Rochelle en début d'après midi, mon ami me récupère et nous nous rendons à l'espace encan pour le dossard le nr 2337. La journée se termine tranquillement et je m'endors vers 22h30 bien fatigué et quand même inquiet pour la course.
Réveil 06h00, un bon petit déjeuner et préparation de la tenue, nous partons pour le départ, le temps est gris mais il n'y a pas de vent!! Il est 08h30, un besoin pressant c'est la queue aux toilettes, patience, le dossard 7 passe devant tout le monde, (il finira 4ème au scratch) je me prépare, massage chauffant des mollets, mon sac aux vestiaires et je me rends au départ. Le départ est proche et j'ingurgite une dernière gorgée, gino m'encourage une dernière fois.
C'est parti et j'espère tenir le plus longtemps possible, mais dès les premiers hectomètres, les sensations ne sont pas terribles, je sens que la douleur au mollet peut se réveiller à tout moment, je respire bien, la musique qui nous accompagne pour le départ me donne la chair de poule. Devant ça part vite, la distance entre nous est déjà énorme.
Les premiers 5kms sont bouclés, j'ai l'impression de courir sur des oeufs mais je passe en 26'29. Il pleut un peu, et je passe au 10kms en 53'09. Je continue tranquillement, au 15 kms je passe en 1h19'41 mais au 17ème kms je sens que le mollet commence à se raidir, ça va être dur, je ralentis et bizarrement la douleur s'estompe, première alerte mais qui ne m'empêche pas de continuer, je passe au semi en 1h52'29, c'est déjà une satisfaction, mais le deuxième tour risque d'être terrible. Laurent Pierre Gino et Florian sont là pour m'encourager, ça redonne un sacré coup au moral. Du coup, les kilo défilent machinalement et puis ce sont mes cuisses qui commencent à se raidir, je passe au 25 puis au 30ème kilomètre en 2h42'22, cette fois et pour la première fois je me dis que je vais finir ce marathon. Le temps est idéal en cette fin de course, mais au 33ème km, les douleurs sont de plus en plus intenses, je passe au 35kms en 3h13'31, je vais peut-être finir en moins de 4h, mais ma jambe droite du mollet à la cuisse ne me fait de plus en plus en mal, je dois stopper par moments, jusqu'au 40km j'alterne la marche et la course et je passe en 3'49"20, le ballon des 4h me dépasse et je ne peux rien faire, je vais subir jusqu'a la fin, lolo et Pierre sont là et me voIent marcher allez il faut que je finisse en courant. Le dernier kilo se fait au ralenti et je finis péniblement mais content de boucler cette course en 4h04'24 temps réel. Je récupère ma médaille, ma bourriche d'huitres et mon coupe vent, mes amis sont là pour me féliciter, je suis content et déçu à la fois car je pensais vraiment faire mieux mais malheureusement le physique n'aura pas tenu.